« Je ne sais pas. »
Au moins j'étais honnête. Ça m'effrayait un peu de le revoir, déjà que revoir Mikakane en vie, et en liberté, ça m'avait fichu un froid... Alors que ça devrait me rassurer, même si c'était plutôt flippant. On avait accusé Mikakane d'avoir tué Ayano, sa propre soeur, mais je ne suis pas du même avis, il faudrait être bête pour penser ça. Alors pourquoi j'avais eu peur en lui parlant? C'était sûrement parce qu'on s'était pas vus depuis longtemps, et pas dans les meilleures circonstances. Je ne sais pas si c'était une bonne idée de venir par ici, finalement, mais bon, j'allais assumer mes actes. Quand j'ai relevé les yeux, on était déjà devant le laboratoire. Je n'ai pas dégluti, je n'ai pas hésité, j'ai franchi la porte, sûr de moi. La porte était d'ailleurs ouverte? Il avait oublié de la fermer?
Quand je suis rentré, c'est l'odeur qui m'a surpris en premier. Plus jeune, quand on entrait dans le laboratoire de mon père, il avait une odeur bien particulière à lui même, ce n'était pas bon, ni mauvais, c'était juste l'odeur du labo'. Même si des fois ça sentait l'urine... J'ai d'ailleurs appris à détester ces odeurs plus grand, parce qu'elle me rappelait les moments durs. Alors que là, maintenant... Ça... Ça sentait... La tarte! Le laboratoire avait été totalement aménagé en maison, mais j'étais sûre qu'il devait y avoir une petite salle du genre dans la maison, à moins que... Il aurait abandonné la science? Puis je l'ai vu, dans le salon. Il faisait la chorégraphie d'une chanson, qu'il avait en fond à l'aide d'une radio. Il était terriblement ridicule, en blouse de scientifique, en train de danser comme ça. On aurait dit un petit diablotin, ce qui provoqua le rire de quelqu'un d'autre dans la salle.
C'était un jeune homme, de mon âge environ, je dirais, qui portait l'uniforme de Chuunin et de Jonin habituel, la seule différence était qu'il ne portait pas sa veste, ni son bandeau, qu'il avait laissé sur une table plus loin. Il n'était pas d'ici, il venait de Konoha. Il riait encore, et s'arrêta en un sourire, jusqu'à ce que mon père recommence à danser :
« Akane-san, vous êtes hilarant! s'esclaffa-t-il, Mais je ne pense pas que vous mimiez très bien ma mère.
- J'y étais presque pourtant... »
Il s'arrêta en pleine phrase, son sourire s'évanouissant et son visage pâlit en nous voyant. J'ai salué l'autre ninja d'un signe de la tête. Il me l'a renvoyé, esquissant un bref sourire. Mon père, lui, restait sans voix, puis soudain il s'est jeté sur Mary, la serrant dans ses bras en lui caressant les cheveux. Il passa ensuite à moi, cette fois l'échange se fit de façon plus viril, de simple petites tapes sur le dos suffirent. Son visage avait repris de ses couleurs. Il ne savait pas vraiment quoi dire, et moi non plus. A moins que ce soit l'émotion. Pendant une fraction de secondes, j'ai cru que ses yeux étaient mouillés; une illusion?
« Je suis content que vous soyez venus, les enfants. »
J'ai souri, et je lui ai donné une bourrade amicale. On n'était plus des enfants, à présent. Mon père leva les yeux au ciel en essayant de m'imiter, ce qui nous fit tous rire. L'ambiance que je connaissais auparavant, avant la mort de maman, était aussitôt revenu. Le ninja de Konoha nous raconta ce qu'il faisait ici; il était là parce qu'il connaissait sa fille. Il ne précisa pas son nom. Je n'ai donc pas pu savoir s'il parlait d'Ayano et si elle était bel et bien en vie... Ce qui devait faire revenir Mikakane au village, non?! Ah... La connaissant, elle avait du se déchaîner sur les gens qui étaient venus pour sa tête, donc ce n'était peut-être pas une bonne idée. J'ai appris qu'il était ANBU. J'ai raconté à mon tour ce que je faisais dans la vie, puis j'ai laissé Mary se présenter.